Si vous avez déjà levé votre chope sous un chapiteau rempli de musique, de bretzels et de bonne humeur, il y a de fortes chances que vous ayez goûté un Märzen. Ce style de bière est étroitement lié à l’Oktoberfest, mais son histoire remonte bien avant les fanfares et les grandes fêtes bavaroises.
Le mot Märzen signifie littéralement « bière de mars ». Avant l’invention de la réfrigération moderne, brasser pendant l’été était risqué : la chaleur favorisait les bactéries qui pouvaient facilement gâcher la bière. En Bavière, la solution consistait à brasser en mars une bière un peu plus forte et plus maltée, puis à la laisser mûrir durant les mois chauds dans des caves fraîches, souvent avec des blocs de glace. À l’automne, lorsque les températures redescendaient, ces bières parfaitement maturées étaient enfin ouvertes et partagées lors des fêtes de récolte. Avec le temps, cette tradition s’est naturellement associée à l’Oktoberfest.
Le Märzen est une lager, c’est-à-dire une bière fermentée à basse température avec une levure sous-galeuse. Ce procédé lui donne une saveur nette et une finition propre. L’équilibre est essentiel : des arômes de malt légèrement grillé, parfois avec des touches de pain ou de caramel, et une amertume douce issue de variétés de houblon nobles comme Hallertau ou Tettnang.
La couleur varie du doré profond à l’ambré, le corps est moyen, et l’alcool se situe généralement entre 5 % et 6 %. Le secret réside dans la lagerisation — une maturation lente et fraîche — qui arrondit les arômes et donne au Märzen sa douceur harmonieuse. C’est une bière qui prend son temps, et ce temps lui va bien.
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Quand on parle de styles de bière, certains noms évoquent immédiatement la force et la complexité : les Imperial Stout, les Double IPA, les Tripels belges… Et puis, il y a des styles plus discrets, presque modestes, qui pourtant méritent toute notre attention. L’Ordinary Bitter, par exemple, est de ceux-là.
Malgré son nom qui pourrait laisser croire à une bière quelconque, l’Ordinary Bitter est en réalité un vrai trésor de simplicité et d’équilibre. Ce style anglais traditionnel, né dans les pubs britanniques, est conçu pour être bu sans se poser de questions, autour d’une bonne conversation.
L’Ordinary Bitter appartient à la grande famille des bitters anglaises, qui se déclinent en plusieurs intensités : Ordinary, Best et Strong (ou Extra Special Bitter, la fameuse ESB). La version “Ordinary” est la plus légère, généralement entre 3,2 % et 3,8 % d’alcool. C’est une bière de session par excellence : on peut en boire une pinte ou deux sans se sentir alourdi.
Son profil aromatique est dominé par le malt, avec des notes de biscuit, de caramel léger ou de pain grillé, équilibrées par une amertume douce et herbacée apportée par les houblons anglais comme le Fuggle ou l’East Kent Goldings. Rien d’explosif, mais un mariage subtil et terriblement efficace.
L’Ordinary Bitter n’est pas née pour briller en concours ou impressionner les connaisseurs. Elle a été créée pour accompagner les longues soirées de pub, autour d’un match de cricket, d’une partie de fléchettes ou d’une discussion animée. Servie traditionnellement en cask ale (fût de fermentation basse pression), elle se boit tiède comparée à nos standards – autour de 10 à 12°C – ce qui met en valeur ses arômes délicats.
Dans un monde où les IPA modernes rivalisent de houblonnage et d’arômes tropicaux, l’Ordinary Bitter rappelle qu’une bière peut être plaisante sans exubérance.
On pourrait croire que ce style un peu désuet a disparu, balayé par les tendances actuelles. Pourtant, de nombreux brasseurs artisanaux, y compris en dehors du Royaume-Uni, redécouvrent l’intérêt de ces bières légères. En Suisse, en Allemagne ou même aux États-Unis, on trouve de plus en plus de microbrasseries qui s’amusent à brasser leur version d’une Bitter.
Pourquoi ? Parce que le public recherche aussi des bières faciles à boire, peu alcoolisées mais savoureuses. Dans un contexte où l’on voit émerger des “Session IPA” ou des “table beers”, l’Ordinary Bitter trouve naturellement sa place.
Si vous avez l’occasion d’en croiser une, servez-la dans une pinte anglaise (le fameux verre “nonic” avec son petit renflement), légèrement tempérée, et accompagnez-la d’un plat simple : un fish and chips croustillant, une tourte salée ou même un bon morceau de cheddar. Vous verrez : simplicité ne veut pas dire ennui.
L’Ordinary Bitter est une invitation à ralentir, à redécouvrir l’art de la bière comme boisson de convivialité plutôt que comme performance gustative. Elle ne cherche pas à en mettre plein la vue, mais à offrir un moment de détente sincère.
Alors, la prochaine fois que vous voyez “Ordinary Bitter” sur une étiquette, ne passez pas votre chemin. Derrière ce nom modeste se cache une bière de caractère, humble mais attachante, qui continue de faire battre le cœur des pubs anglais – et qui a encore beaucoup à offrir aux amateurs de bière artisanale.
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En parcourant les rayons d’un magasin spécialisé ou en jetant un œil à la carte d’un bar, elles sautent vite aux yeux : ces étiquettes qui affichent non pas un, mais deux (ou parfois plusieurs) logos de brasseries. Les bières de collaboration ne sont plus une curiosité rare ; elles font désormais partie intégrante de la scène craft suisse. Mais d’où vient cette tendance, et pourquoi rencontre-t-elle autant de succès ?
Dès ses débuts, la scène suisse a été marquée par l’entraide. Plus que de grands projets officiels, il s’agissait souvent de brasseurs expérimentés qui donnaient un coup de main aux nouveaux venus, partageant conseils, astuces et parfois même matériel. Les premières collaborations “officielles”, souvent avec des partenaires étrangers, ressemblaient à de véritables événements : un échange culturel, une occasion d’apprendre directement des meilleurs… et beaucoup d’enthousiasme.
Aujourd’hui, cet esprit s’est transformé en un véritable phénomène qui marque la scène locale. Mais qu’est-ce qui rend les “collabs” si attrayantes ?
Lire la suiteQuand on pense à une IPA, on imagine généralement une bière dorée à ambrée, débordant d’arômes de houblon. Mais que serait le monde de la craft beer si les brasseurs ne brisaient pas régulièrement les règles ? Le Black IPA est le fruit de cette créativité : un style qui associe les notes de malt torréfié aux saveurs houblonnées typiques d’une India Pale Ale.
Comme beaucoup de tendances dans l’univers de la bière artisanale, l’histoire du Black IPA commence aux États-Unis, au début des années 2000. Sur la côte Ouest, des brasseurs ingénieux ont eu une idée brillante : et si l’on combinait les notes torréfiées d’un porter avec l’explosion fruitée d’une American IPA ?
Sous le nom de Cascadian Dark Ale – un hommage à la chaîne des Cascades, berceau de nombreuses premières brasseries – le style a d’abord conquis le nord-ouest des États-Unis. Depuis cette région pionnière, le Black IPA a ensuite entamé sa conquête du monde et séduit aussi bien les amateurs de houblon que les fans de bières noires.
La particularité du Black IPA réside dans son équilibre entre houblon et malt. La couleur sombre provient de malts spécialement torréfiés, choisis pour apporter couleur et légères notes grillées, sans dominer avec trop de café ou de chocolat. En parallèle, les brasseurs misent sur une généreuse dose de houblon – souvent des variétés américaines comme Cascade, Citra ou Simcoe. Le résultat final : une bière noire comme un stout dans le verre, mais qui dévoile au nez des arômes tropicaux, d’agrumes et de pin.
Lire la suiteDans le monde de la bière artisanale, les fruits ne sont plus un simple ingrédient secondaire : ils sont devenus une véritable source d’inspiration pour les brasseurs.
Les brasseries utilisent les fruits de multiples façons : purées, jus, zestes ou même macération de fruits entiers. Certaines optent pour une fermentation mixte, où les leviers sauvages développent des notes acidulées, tandis que d’autres ajoutent les fruits en fin de processus pour préserver leur fraîcheur.
Les styles qui aiment les fruits
Certaines bières sont des terrains de jeu parfaits pour l’ajout de fruits.
Dans l’univers passionnant de la bière artisanale, un style attire de plus en plus l’attention des brasseurs comme des amateurs : la Single Hop Beer. Littéralement « bière à houblon unique », elle se distingue par l’utilisation d’une seule variété de houblon, du début à la fin du brassage. Mais pourquoi un tel engouement ? Et qu’est-ce qui rend ces bières si spéciales ?
Un peu d’histoire
L’idée n’est pas complètement nouvelle. Depuis longtemps, certains brasseurs expérimentaient déjà des recettes simplifiées pour mieux comprendre le caractère d’un houblon précis. Mais c’est surtout avec la montée de la bière artisanale, dans les années 1990 et 2000, que le concept a pris son envol. Les brasseries craft, notamment aux États-Unis, ont voulu éduquer les consommateurs sur les saveurs spécifiques des différents houblons – citra, mosaic, simcoe, galaxy, et bien d’autres – en proposant des Single Hop IPAs ou Pale Ales. Cette approche s’est rapidement étendue en Europe, notamment en Suisse, où les brasseurs sont nombreux à proposer des éditions limitées ou des séries de dégustation autour de houblons uniques.
Lire la suiteAvis aux amateurs de bière ! La scène brassicole suisse bouillonne d’événements cette année, parfaits pour découvrir de nouvelles saveurs et rencontrer des brasseurs passionnés. Que tu sois fan de lagers rafraîchissantes, d’IPA audacieuses ou simplement d’une journée ensoleillée entre amis, il y a forcément un festival pour toi. Note bien ces dates dans ton agenda :
Santé et belles découvertes dans le monde brassicole suisse !
Lire la suiteÀ tous les amoureux des bières riches et torréfiées : cette liste est pour vous ! En tant que curateur de bières artisanales en Suisse, nous avons sélectionné cinq stouts et porters exceptionnels qui méritent une place dans votre cave. Que vous préfériez des saveurs douces et onctueuses ou des arômes intenses, ces bières vous promettent une expérience inoubliable.
Un joyau suisse aux notes veloutées de café et de caramel. Cette porter présente des notes discrètes de chocolat noir, de fruits secs et de réglisse – ni trop sucré, ni trop amer. Son corps moyen et sa légère torréfaction en font une excellente introduction aux bières noires. À déguster avec un fromage affiné ou un burger juteux.
Dès le nez, on découvre des notes de cacahuètes. En bouche, la bière est puissante, veloutée et caramélisée. La finale est typiquement stout, grillée et crémeuse. Cette bière est brassée avec un arôme de beurre de cacahuète et un sablé à la vanille.
Une véritable bière de caractère ! Cette imperial stout dévoile des arômes de vanille, aux saveurs intenses de chocolat amer et de café. Avec un taux d’alcool de 7 %, c’est une bière à siroter au coin du feu.
Une bière noire à fermentation haute, dont la couleur intense et le goût riche et ample lui confèrent une personnalité unique. Ses arômes de café et de torréfaction dominent, offrant une expérience gustative profonde.
Un stout de grande classe : cette bière se caractérise par une carbonisation accrue, une teneur en alcool plus forte et une diversité aromatique marquée. Le malt torréfié et le chocolat dominent le bouquet, tandis que la note de houblon reste discrètement en arrière-plan.
Abonnez vous dès aujourd’hui – l’occasion idéale de découvrir les meilleures bières de Suisse. Laquelle allez-vous essayer en premier ?
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